
Faut-il s’endetter ?
18 mars 2019Le contenu du document
L’entreprise a de nombreuses raisons pour s’endetter : le financement, l’investissement. Mais doit-on obligatoirement s’endetter, dans quels cas peut-on se débrouiller pour l’exploitation de l’entreprise.
Notions :
- Financements internes
- Financements externes
LES FINANCEMENTS INTERNES
Ils sont de deux types : l’autofinancement et l’apport personnel des associés.
L’autofinancement est le surplus dégagé par l’entreprise après avoir réglé les actionnaires.
Autofinancement = capacité d’autofinancement (CAF) – dividendes
L’autofinancement est donc interne, il ne fait pas appel à des partenaires extérieurs dont l’entreprise pourrait dépendre dans le futur et qui pourraient demander d’avoir un droit de regard sur la gestion de l’entreprise. L’autofinancement est un manque à gagner pour les actionnaires puisque les dividendes seront moindres. L’entreprise n’aura pas à payer d’intérêt en s’autofinançant.
Lorsque l’entreprise a des besoins de trésorerie, les associés peuvent faire des apports personnels. Ceci est plus facilement possible dans les petites et moyennes entreprises puisque dans ces entreprises les associés sont également des salariés ou des dirigeants de l’entreprise. Il s’agit d’un financement interne mais avec une contrepartie financière. Le taux d’intérêt est fixé par l’entreprise. Ce mode de financement est souple car les associés peuvent se rembourser à tout moment. C’est un moyen de placement pour les associés puisqu’il est rémunéré. Mais au-delà d’un certain seuil, le taux d’intérêt n’est plus déductible fiscalement pour l’entreprise. Parfois, un associé peut toucher à la fois les dividendes et les intérêts de l’apport dans l’entreprise.
LES FINANCEMENTS EXTERNES
Ils sont de deux types : l’emprunt bancaire et l’augmentation de capital.
L’emprunt bancaire est le plus utilisé. L’emprunt bancaire est remboursé sur échéance (par exemple chaque mois ou chaque année). A chaque échéance, l’entreprise doit rembourser une annuité (par an, ou une mensualité si la périodicité est tous les mois), composée de l’amortissement et des intérêts portant sur le capital restant dû.
Les intérêts sont des charges venant diminuer le résultat et donc l’impôt sur les sociétés. Si le coût de financement est inférieur à la rentabilité de l’investissement, l’endettement se multiplie pour les actionnaires qui n’apportent pas de fonds supplémentaires.
La banque peut demander à être impliquée dans la gestion de l’entreprise en contrepartie de l’emprunt. L’entreprise doit avoir une trésorerie suffisante pour honorer ses échéances et elle ne peut pas multiplier les emprunts. Si les taux d’intérêt sont trop élevés, la rentabilité de l’entre prise est diminuée.
Il existe deux méthodes de remboursement des emprunts : par annuités constantes(tous les ans la même somme) ou par amortissements constants (l’annuité est dégressive chaque année).
Par amortissements constants :
- Amortissement = emprunt/nombre d’annuités
- Intérêt = emprunt restant à amortir * taux d’intérêt
- Annuité = amortissement + intérêt
- Valeur nette = Emprunt restant dû en début de période – amortissement de l’année
Exemple : le 1 janvier un emprunt de 20 000 € est contracté auprès de la banque. Durée 4 ans ; taux 5 %, L’amortissement est constant ; l’annuité dégressive.
Par annuités constantes :
- Annuité = C*i/(1-(1+i)^-n) avec i, le taux d’intérêt, C le capital à emprunter et n le nombre d’annuités
- Intérêt = emprunt restant à amortir * taux d’intérêt
- Amortissement = annuité – intérêt
- Valeur nette = Emprunt restant en début de période – amortissement de l’année
Exemple : le même que précédemment
Années | Emprunt restant dû | Intérêts | Amortissement | Annuités | Valeur Nette |
1 | 20 000 | 1 000 | 4 640.24 | 5 640.24 | 15 359.76 |
2 | 15 359.76 | 767.99 | 4 872.25 | 5 640.24 | 10 487.51 |
3 | 10 487.51 | 524.38 | 5 115.86 | 5 640.24 | 5 371.65 |
4 | 5 371.65 | 268.58 | 5 371.65 | 5 640.24 | 0 |
Ici, annuités = 20 000*0,05/(1-(1+0,05)^-4)
Intérêts première année = 20 000*5%
Amortissement année 1 = 5 640,24 – 1 000
Valeur nette année 1 = 20 000 – 4 640,24
Le deuxième financement externe est l’augmentation de capital qui consiste à augmenter le capital social d’une entreprise en faisant appel aux actionnaires existants ou en trouvant de nouveaux actionnaires. L’entreprise ne verse alors pas d’intérêts. Le problème serait alors la dilution de l’actionnariat. Les actionnaires qui n’ont pas pris part à l’augmentation de capital verront leurs dividendes diminués.
L’arbitrage entre les différents modes de financement dépend :
- Des performances passées et futures de l’entreprise
- Du poids et du pouvoir de négociation des actionnaires
- De la capacité de négociation de l’entreprise avec les banques
- Le niveau d’endettement de l’entreprise
Les entreprises peuvent mobiliser différents types de financements pour éviter un risque élevé de dépendance de l’entreprise par rapport à ses parties prenantes.
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