
Les théories et caractéristiques explicatives du sous – développement
18 mars 20197 Les théories explicatives du sous – développement
Auteur | Théorie | Facteur | Principe |
ROSTOW | Retard de développement | Interne | Le temps est facteur décisif dans le développement, Donc il propose les 5 étapes pour effectuer le décollage |
NURKSE | Le cercle vicieux de la pauvreté | Interne | Le manque de la croissance conduit à une mauvaise performance des indicateurs macroéconomiques qui sont liés au processus de la croissance ce qui induit à la pauvreté puis au sous-développement en boucle. |
EMMANUEL | L’échange inégal | Externe | Le terme d’échange demeure faible ce qui induit à un déséquilibre en terme d’échange et qui par la suite cette situation conduit à l’appauvrissement des pays sous-développé et enrichissement des pays développés. |
SAMIR AMINE | Les rapports centre-périphérie | Externe | L’exploitation ravageuse des pays sous-développés par les pays développés contribue à la dépendance économique et commerciale de ces derniers. |
PERROUX | Théorie des facteurs de blocage | Interne et Externe | Domination par les pays développés.
Désarticulation : faible technologie Dualisme : Secteur informel, analphabétisme, dépendance à l’étranger et non satisfaction des besoins de l’Homme |
- Tableau Source : Amine Nasrallah
- Il y’a plusieurs théories explicatives du sous développement.
7-1 Le sous- développement est un « retard de développement »
Pour W.W. Rostow le sous développement est un retard de développement ou une étape du développement. Il pense que toute société développée passe nécessairement par les cinq (5) étapes suivantes : La société traditionnelle, les conditions préalables au décollage, le décollage, la maturité et la société de consommation de masse.
– La société traditionnelle : Dans cette phase qui constitue le point de départ du processus de développement, l’économie est fondée sur l’agriculture. Il n’y a pratiquement pas l’application de la science et de la technique. La productivité est faible et la production est destinée à satisfaire les besoins domestiques. La société est solidaire et est réfractaire aux changements. Elle privilégie les valeurs sociales et culturelles fondées sur la solidarité entre les membres de la famille ou du clan. Les échanges sont faibles et le prêt à intérêt est banni.
– Les conditions préalables du décollage : C’est la deuxième phase qui constitue une phase de transition. L’homme commence à utiliser les résultats de la science et de la technologie et cherche à s’enrichir. Il y a une évolution et une amélioration des conditions de vie. On assiste à un changement de mentalité, au développement du commerce, à l’acceptation du prêt à intérêt, à la création de banques, à l’augmentation de la productivité du travail. On met sur place des banques et des germes d’industries.
L’agriculture permet donc de dégager un profit.
Le décollage ou take off : C’est une phase très rapide pendant la quelle les taux d’investissement sont élevés (8 à 10%) et l’industrialisation est très importante. L’agriculture qui est productive génère des profits investis dans l’industrie; les produits industriels sont utilisés dans l’agriculture. Cette situation, très favorable à l’économie permet une forte croissance qui est régulière. Mais il faut aussi noter que cette phase ne permet pas de corriger les inégalités entre les individus.
La maturité : Pendant cette phase tous les secteurs profitent des fruits de la croissance et du progrès technique. Les principales bases du développement sont donc établies pendant cette phase. De grands groupes industriels, financiers et commerciaux se créent soutiennent la croissance. La technologie joue un grand rôle à cause des inventions et des innovations.
la phase de consommation de masse : Pendant cette dernière phase, la consommation devient très importante, les populations parviennent à satisfaire leurs besoins en disposant suffisamment de biens et services à cause de la hausse du pouvoir d’achat, les services et les loisirs se développent. Le niveau de vie augmente. L’état intervient de plus en plus dans l’économie.
Ces différentes phases pouvaient aussi être nommées les cinq (5) phases du développement. Pour ROSTOW, les PED sont en retard de développement. La situation actuelle des pays en voie de développement était vécue dans le passé par les pays développés d’aujourd’hui.
Mais cette vision libérale et linéaire de ROSTOW a été critiquée :
D’abord le découpage en cinq (5) phases par ROSTOW est identique avec celui en cinq (5) phases de l’histoire humaine par K. MARX. Pour MARX ces cinq (5) phases sont obligatoires pour tout pays qui prétend au développement.
Ensuite pour ROSTOW le développement de ces pays peut être obtenu pourvu qu’ils appliquent les politiques qui ont permis aux pays développés d’atteindre ce stade actuel du développement.
Rostow oublié que la plupart de ses pays ont subi la colonisation. Donc ces pays ont subi une certaine influence extérieure
7-2 Le sous développement comme « cercle vicieux » : C’est une autre thèse développée par R. NURSKE qui considère le sous développement comme un blocage de développement.
Pour NURSKE, dans les pays en voie de développement, il y’ a une faiblesse des revenus. Les revenus étant consommées presque dans leur intégralité ; l’épargne est aussi faible. Puis que l’épargne devrait servir à financer les investissements, ces derniers sont donc faibles.
vicieux de la pauvreté.
3- Le sous développement comme « blocage de développement » selon l’analyse structurelle le sous développement est le résultat de la domination des pays en voie de développement par les pays développés. Les facteurs contraignant le développement des pays en développement peuvent être économiques, géographiques, institutionnels, humains,… ces pays dits en voie de développement subissent donc la domination, l’exploitation de leurs ressources et l’échange inégal.
• L’impérialisme : La thèse de l’exploitation a été développée par les marxistes qui pensent que la suprématie exercée par les pays développés sur les pays sous développés est l’origine de leur pauvreté
D’abord les pays en voie de développement constituent un marché supplémentaire pour les pays développés qui doivent désormais y écouler leur production excédentaire.
Ensuite ces pays sous développés fournissent des matières premières à bas prix aux pays développés.
• L’échange inégal : Dans le commerce international les pays en voie de développement exportent des produits de base à faible prix et importent des produits manufacturés à prix élevé. La fixation et le contrôle des prix leur échappent. Ils sont confrontés à une dégradation des termes de l’échange.
7-4- Le sous développement comme « un phénomène naturel » : pour certains auteurs le sous développement est lié aux phénomènes naturels que sont : le climat, la démographie, la religion, la culture, les mentalités, le manque de ressources…
Mais comment expliquer que des pays à climats identiques n’aient pas les mêmes niveaux de développement ? Ou encore comment peut- on aussi expliquer que des pays sans ressources naturelles comme le Japon soient développés?
6. Les caractéristiques du sous développement
- Détails
- Catégorie : 1. Croissance Développement Sous développement
Plusieurs caractéristiques nous permettent de distinguer les pays sous développés des pays développés. Seulement on peut en retenir des difficultés sur le plan de l’alimentation, de la démographie, de la santé, de la croissance du PIB, des inégalités, le chômage et les structures économiques (dualisme, désarticulation, dépendance)
L’alimentation : Dans les PVD, les populations ne parviennent pas à manger à leur faim, elles pensent manger en quantité qu’en qualité. La famine, la sous alimentation et la mal – nutrition sont récurrentes. Les aliments consommés en moyenne par individus ne renferment pas la quantité de calories (moins de 200 calories par jour) et de vitamines nécessaires. Pourtant il est constaté qu’il y a assez de nourriture dans le monde, mais elle est simplement inégalement répartie ; en plus il ya des terres fertiles dans ces pays.
La démographie : Dans les pays en voie de développement (PVD) les taux de natalité et de fécondité sont très élevés, alors que celui de la mortalité est en recul grâce au progrès de la médecine. Par conséquent la population augmente d’une manière très rapide. Cette démographie galopante a des raisons culturelles (volonté d’avoir plusieurs garçons pour assurer sa descendance et prouver sa fertilité) et économique (l’enfant est un investissement et une assurance pour ses parents). Cette hausse de la population augmente la demande sociale : problèmes de nourriture, d’habitat, d’urbanisation d’assainissement, d’électrification, d’éducation, de santé…
La santé : L’accroissement rapide de la population pèse beaucoup sur la santé des individus. Le nombre de médecins /hbt et les infrastructures sanitaires ne pouvant pas suivre le rythme d’évolution de la population, sont insuffisants. Le peu d’infrastructures qui existent sont mal réparties dans les territoires, car les meilleurs hôpitaux, les meilleurs médecins, infirmiers, équipements sont concentrés dans les capitales au détriment des autres villes et campagnes.
Le sous développement culturel et social : L’accroissement rapide de la population va entraîner beaucoup de difficultés dans les domaines social et culturel. En effet, les écoles et les universités, ont dépassé leur capacité d’accueil. Les moyens didactiques, les infrastructures scolaires et universitaires et le nombre d’enseignants ne peuvent pas assurer une bonne qualité de l’enseignement qui ne cesse de se dégrader au fur et à mesure. Le taux d’analphabétisme ne cesse d’augmenter et le travail des enfants est devenu une réalité.
La croissance du PIB : Dans le Tiers monde pour beaucoup de pays, le taux de croissance du PIB reste encore faible et est même inférieur à celui de la démographie. Cette croissance économique qui diminue entraîne une baisse du niveau de vie. Les NPI demeurent une exception.
Les inégalités : Les pays du Tiers monde connaissent, en général de fortes inégalités de revenus. Les riches (cadres dirigeants des affaires ou de la politique, les grands propriétaires) qui vivent de manière aisée dans des quartiers résidentiels ont presque le niveau de vie que leurs homologues des pays développés. Cette nouvelle bourgeoisie côtoie la masse des pauvres qui s’entassent dans les bidonvilles avec leur lot de difficultés quotidiennes. En ville l’économie moderne utilise de nouvelles technologies très productives. Alors que dans les campagnes on utilise encore des moyens rudimentaires très peu productifs.
le chômage : Dans les pays sous développés, chaque année, beaucoup de jeunes arrivent sur le marché de l’emploi. La création d’emploi est faible. Le chômage prend souvent la forme de sous emplois (vendeurs à la sauvette, cireurs de chaussure, paysans occupés pendant trois mois seulement sur les douze, etc.).
Les structures économiques : L’économie des PED présente une structure duale, désarticulée, extravertie et dépendante.
L e dualisme : L’économie des PVD, est duale, c’est-à-dire qu’il coexiste d’une manière juxtaposée deux secteurs :
• L’économie traditionnelle ou archaïque avec des moyens de production peu productifs. Elle est souvent dominée et renfermée sur elle-même. Son principal but est la satisfaction des besoins domestiques.
• L’économie moderne utilise des technologies étrangères et exporte une grande partie de ses produits. Les moyens utilisés très productifs appartiennent en général à des privés étrangers.
La désarticulation: Dans les PVD, l’économie est désarticulée, c’est-à-dire que les deux secteurs de l’économie n’ont pas, ou ont peu de liens entre eux. En effet :
• Le secteur traditionnel, qui est agricole et rural, a une production destinée à la nourriture et à l’exportation.
• l’économie moderne, qui est urbaine, a des industries performantes et sophistiquées. Les industries ne transforment pas les produits agricoles et les profits industriels ne sont pas investis dans l’agriculture.
extraversion et la dépendance
Le secteur moderne entretient plus de relations avec l’extérieur où il s’approvisionne en biens de production et où les bénéfices sont rapatriés (extraversion).
• la dépendance��: Le Tiers monde est dépendant. On a la dépendance commerciale, la dépendance technologique, et la dépendance financière
– La dépendance commerciale : La consommation des PED est extravertie et leur spécialisation est sur les produits primaires. En effet, ces pays importent l’essentiel des produits manufacturés de consommation (équipements ménagers, voitures, sardines …) et exportent des produits de base à l’extérieur. Les pays du Tiers monde commercent plus avec les pays développés qui fixent les prix des produits.
Les marchés internationaux évoluent au détriment des pays en développement qui subissent la détérioration des termes de l’échange (les prix des produits manufacturés augmentent plus vite que ceux des produits primaires).
– La dépendance financière : la faiblesse de l’épargne intérieure est une des raisons fondamentales de la dépendance financière des pays en voie de développement vis –à – vis des pays développés. Les pays en développement s’endettent au prés des institutions financières étrangères et supranationales. En dehors de la dette, les différentes monnaies nationales des pays du Tiers monde sont arrimées à celles des anciennes colonies (CFA et FF). La moindre fluctuation (dévaluation ou réévaluation) d’une monnaie d’un pays riche développé entraîne des conséquences néfastes dans les pays en voie de développement.
– La dépendance technologique : Des firmes multinationales (FNM) viennent s’installer dans les pays en développement en y effectuant un transfert de technologie. Les quelques investisseurs nationaux des pays du Tiers monde achètent des licences et des brevets des pays développés. Cette domination qui est due aux rapports de force entre pays pauvres et pays riches est lourde de conséquences : détérioration des balances de paiement des pays sous – développés ; exportations des plus values des firmes multinationales vers leurs pays d’origines, insuffisance de ressources pour assurer le décollage des pays pauvres, sortie massive de capitaux vers les nations riches.