Méthodologie : comment analyser un texte

Méthodologie : comment analyser un texte

18 mars 2019 0 Par Amine Nasrallah

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LE TRAVAIL PREALABLE

Il faut :

  • Repérer la source du texte : la date et son auteur (l’auteur n’est à retenir que s’il a déjà été étudié en cours) ;
  • Lire une première fois le texte pour en dégager le thème principal. si le texte porte un titre, la tâche est facilitée puisqu’il est sensé fournir le thème ;
  • Relever les mots difficiles afin d’en donner une définition. En effet, définir les termes est le signe pour celui qui vous lit d’une bonne maîtrise du vocabulaire économique et social;
  • Identifier la nature du texte : soit il est informatif (descriptif), soit il est théorique.

Les textes informatifs exposent des faits à partir d’exemples, les conséquences ou les causes d’un phénomène, voire parfois les trois à la fois.

Les textes théoriques (dont les auteurs ont souvent été étudiés en cours) exposent les mécanismes d’un phénomène.

ANALYSE D’UN TEXTE EN SES

Le piège à éviter dans l’analyse d’un texte est la paraphrase. Il faut faire l’effort de retranscrire l’idée avec vos propres mots. En cas d’une reprise de phrase entière il faut la mettre en guillemets pour en faire une citation qui va dans le sens de votre argumentation.

L’analyse est différente selon la nature du texte :

  • Si le texte est informatif, il faut identifier les paragraphes qui présentent des faits, des causes ou des conséquences. Il faut alors les résumer.
  • Si le texte est théorique, il faut identifier l’école de pensée à laquelle l’auteur fait référence (classique, néoclassique, keynésienne, marxiste…).

À partir du texte, faites si possible un schéma causal :

C’est-à-dire une ↗  de X ➝ une   ↗ de Y et une de  ↘ Z. Retranscrivez ensuite le schéma sous forme de texte pour l’expliquer d’une manière rigoureuse.

Aussi, l’illustration des approches et des théories économiques et sociologiques par des exemples montre la capacité de l’élève à interpréter une réalité complexe par des concepts académiques.

QUELQUES CONSEILS

Pour faciliter votre compréhension du texte, prenez l’habitude au début de souligner au crayon de papier (ou de surligner) les mots de liaison : et, donc, ainsi, toutefois, cependant, ainsi, en outre, de plus,… Cela vous aidera à distinguer les causes des conséquences.

Pensez à enrichir le texte par vos connaissances personnelles : Le texte est rarement exhaustif, il donne généralement certaines causes ; pensez donc aux autres causes ou aux conséquences.

APPLICATION

Texte 1 : Extrait d’un journal

Le traité de libre-échange signé entre l’Union européenne et la Corée du Sud l’été dernier est une catastrophe pour l’industrie automobile du Vieux continent… et une aubaine pour celle du pays du matin calme. Les chiffres sont éloquents. Sur les deux premiers mois de 2012, les exportations de véhicules du Vieux continent vers la Corée ont chuté de 13 % soit à peine 12.105 unités. Dans le même temps, l’Union européenne a importé 79.935 véhicules de Corée, soit une hausse de 78 % ! (…)

« La Corée maintient des barrières non tarifaires comme des normes de sécurité et d’antipollution spécifiques. Cela oblige à modifier les véhicules que nous vendons en Corée. Le surcoût est acceptable pour un haut de gamme mais pas pour un modèle de grande série. Ça renchérit la voiture », explique Wolfgang Schneider, vice-président des affaires gouvernementales de Ford Europe. Et ce, alors que les normes européennes sont reconnues (presque) partout dans le monde, y compris en Russie ou en chine. Mais pas au Japon, en Inde ou aux États-Unis. 11 y a aussi les barrières… non avouées.

D’après A. G. Verdevoye, La Tribune, 4 awil zorz.

Ce texte est informatif.

L’auteur tire la sonnette d’alarme sur l’écart, sans cesse grandissant, entre l’Union Européenne et la Corée du sud  à propos des exportations et des importations des véhicules: 12.105 contre 79.935 unités, soit un excédent de 67830 unités automobiles au profit de la Corée. Il dénonce donc le déficit chronique qui porte un réel préjudice à l’industrie automobile européenne ; et ceci, seulement pour les 2 premiers mois de l’année 2012.

Il met en cause les normes de sécurité et d’antipollution qui des véritables barrières non tarifaires.

Il convient à présent de le nuancer :

  • L’actualité de l’industrie automobile en Allemagne avec l’affaire Volkswagen donne raison aux Coréens
  • L’article ne permet pas d’analyser la réalité de la question de déficit de l’UE avec la Corée. En effet, il faut examiner les chiffres une plus longue période pour en déterminer les dangers sur l’avenir de l’industrie automobile en Europe.

Texte 2 : Extrait d’une revue économique

Face à 1a crise de 2008, des plans de relance ont été mis en œuvre, aux Etats-Unis et en Europe comme en chine, pour essayer de compenser par 1a demande publique l’effondrement de 1a demande privée. La chute de 1a demande atteignant 10% et parfois plus, les déficits publics ont atteint 10 points de PIB dans de nombreux pays. Les résultats de cette politique sont plutôt positifs, avec une reprise de la croissance dès le début de 2010 aux Etats-Unis et en Chine. En revanche, l’Europe, et particulièrement 1a zone euro, ne connaît pas de réelle reprise.

Les relances n’ont pas été coordonnées et ont été très rapidement abandonnées : l’Italie ou l’Allemagne ont limité leur effort pendant que l’Espagne ou le Royaume-Uni accentuaient le leur. Le résultat est que la politique budgétaire pour l’ensemble de l’Europe n’a pas permis de rétablir la croissance.

Après avoir reconnu s’être trompé dans ses prévisions, le FMI estime que passer de 5% de déficit à 3% en un an pourrait réduire le PIB de 3 %o. Or, une telle baisse du PIB entraîne une baisse équivalente des recettes fiscales. Les pays de la zone euro aggravent donc 1e déficit budgétaire en voulant le réduire.

A. Parienty,  L’économie en 30 questions,  Alternatives économiques poche n°70, 2014

Ce texte est informatif mais aussi théorique.

  • Informatif : il expose des chiffres sur l’ampleur de la chute de la demande suite à la crise de 2008. Une chute qui a nécessité l’intervention des pouvoir publics pour soutenir la croissance. Cette intervention s’est traduite par une aggravation des déficits publics.
  • Schéma  causal :
    Crise économique ➝ Chute de la demande privé et des recettes fiscales et cotisations sociales ➝ Nécessité de l’intervention de l’Etat pour soutenir la croissance ➝ Aggravation des déficits publics  ↗ endettement de l’Etat  ↗ des taux d’intérêts…
  • Résumé : La crise économique de 2008 s’est traduite par l’effondrement de la demande des ménages et des recettes fiscales et sociales. Pour éviter le pire les Etats étaient contraints d’intervenir pour limiter les effets  de cette crise. Résultats : Des déficits publics chroniques qui ont poussé certains pays à limiter leurs aides.

La relance en Europe s’est faite au début d’une manière coordonnée mais par la suite chaque nation a préféré gérer ses propres équilibres macroéconomiques. Ce qui a limité sérieusement la portée de cette relance

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