Cours sur les indicateurs macroéconomiques
Chapitre 2 Les indicateurs macroéconomiques
2.1 Introduction
Dans ce chapitre, on propose une introduction générale aux concepts de base de l’analyse macroéconomique. Nous verrons comment l’on construit le produit intérieur brut, le déflateur du produit intérieur brut, l’indice de prix à la consommation, et comment on mesure le taux de croissance d’une économie, l’inflation, et le chômage.
Le choix de ces indicateurs est simple : ce sont les indicateurs sur lesquels se fondent les économistes pour établir un diasgnostic de la situation économique du pays. L’objectif pour un pays sera triple : avoir un taux de croissance du PIB en volume élevé (pour atteindre le niveau de vie le plus élevé possible), un taux d’inflation faible (pour éviter les coûts liés à l’inflation), et un taux de chômage peu important (qui traduit un gaspillage de ressources, ici le capital humain).
Par exemple, ces trois objectifs ont été atteints par les Etats-Unis au cours des années 1990 qui ont constitué une décennie exceptionnelle pour ce pays (gY = 3.3%, u = 5.5%)). Les résultats ont été mitigés pour la France dans les années 1990 car bien qu’elle connaisse une inflation faible, elle enregistre un fort ralentissement de l’activité économique (gY = 2.1%) et un chômage moyen égal à u = 10.5%.
Ces indicateurs vont donc permettre d’apprécier la façon dont se situe le pays par rapport à ses objectifs et par rapport aux autres pays industrialisés. Le cadre de référence que l’on utilise pour définir ces indicateurs macroéconomiques est issu de la comptabilité nationale qui définit un certain nombre de concepts à l’aide desquels elle construit des statistiques économiques. Cette comptabilité nationale est particulièrement utile car tous les pays élaborent, selon des procédures harmonisées, les indicateurs de PIB, d’inflation et de chômage si bien qu’elle permet des comparaisons internationales.
En France, l’INSEE réalise à intervalles réguliers des enquêtes auprès des ménages et des entreprises dans le but d’évaluer leur activité économique et à partir des résultats de ces enquêtes, des statistiques sont élaborées et permettent une vue d’ensemble de l’économie. Il est important de souligner que dans ce chapitre, nous utilisons des identités comptables qui décrivent des relations entres les variables économiques et qui sont vraies par définition (les relations comptables décrivent l’économie mais ne l’expliquent pas).
En d’autres termes, ces relations ne sont pas des relations de comportement comme peuvent l’être les fonctions de consommation, d’investissement ou d’exportations qui expliquent le comportement d’une variable en fonction d’autres variables (elles sont basées sur des hypothèses, leur spécification peut donc être restrictive).
Ce chapitre n’est donc pas destiné à expliquer les évolutions des variables et les relations entre elles.
Cette analyse sera réalisée dans les chapitres ultérieurs. Nous verrons dans quelle mesure le PIB par habitant constitue une mesure adéquate du bien-être d’une économie. Nous poursuivons ce chapitre en expliquant de quelle façon on compare les niveaux de vie entre pays et en avançant les explications principales de ces écarts de niveau de vie. Le point de départ de cette analyse est la fonction de production qui permet de mettre en relation le niveau de vie avec le ratio capital-travail d’un pays. En raison de l’existence de rendements décroissants dans l’accumulation du capital physique, il apparaîtra un phénomène de convergence des niveaux de vie car chaque unité de capital supplémentaire contribue fortement à l’accroissement de la production.
Toutefois, ce phénomène de convergence peut être long car il faut qu’il s’accompagne d’un accroissement de l’épargne domestique pour financer l’accumulation du capital. Une solution pour accélérer la croissance économique serait de recevoir des capitaux étrangers. Et cet afflux de capitaux étrangers sera d’autant plus grand que la productivité du capital est grande. Alors que la théorie économique prédit que les pays ayant une productivité élevée recevront davantage de capitaux étrangers, nous verrons que les résultats empiriques tendent à démontrer l’inverse. L’explication est que les pays dotés d’une forte productivité tendent à subventionner l’épargne. Nous montrerons également qu’en présence de rendements décroissants dans l’accumulation du capital, seul le progrès technique permet de soutenir la croissance économique à long terme. Nous terminerons ce chapitre en présentant les régularités observées en matière de fluctuations économiques dans les pays de l’OCDE.
La première régularité a trait à la théorie des déficits jumeaux selon laquelle un déficit budgétaire est associé à un déficit commercial. La deuxième régularité appelée courbe de Phillips a trait à la relation inverse entre inflation et chômage : une accélération de l’inflation tend à réduire le taux de chômage à court terme. Pour montrer cette régularité, nous combinerons la relation d’Okun selon laquelle il existe une relation inverse entre la croissance économique et le chômage, et la courbe d’offre agrégée de court terme selon laquelle une accélération de l’inflation stimule la croissance économique à court terme.
2.2 Les indicateurs les plus souvent utilisés par la macroéconomie La macroéconomie cherche à expliquer le fonctionnement de l’économie du point de vue de l’ensemble des individus qui la composent et doit disposer d’indicateurs de façon à porter un diagnostic sur la situation économique d’un pays et éventuellement de préconiser des politiques économiques appropriées à la situation du pays. Les trois indicateurs les plus couramment utilisés sont les suivants :
1. Le taux de croissance du PIB (produit intérieur brut) mesure le taux d’augmentation de l’activité économique ou le taux de croissance du revenu généré dans une économie ; lorsque ce taux de croissance annuel est positif, cela signifie qu’une nation a créé une quantité plus grande de biens et services que l’année précédente ; la vitesse avec laquelle une nation augmente son revenu est d’autant plus grande que le taux de croissance du PIB est élevé. Si le taux de croissance du PIB est égal à 3%, il faut 25 années pour que le revenu national double, mais il faudra 45 années environ pour atteindre le même résultat avec un taux de croissance de 1.5%.
2. Le taux de chômage mesure la fraction de la population active qui est inemployée et qui est à la recherche d’un emploi. Les actifs rassemblent les individus ayant un emploi ou en cherchant un. Par élément de comparaison, sur la période 1990-2008, le taux de chômage moyen français est égal à environ 9% ce qui signifie qu’en moyenne, environ un travailleur sur 10 est inemployé et est à la recherche d’un emploi.
En revanche, aux Etats-Unis, le taux de chômage moyen tombe à 5% (5.5%) ce qui signifie qu’en moyenne, un travailleur sur 20 est à la recherche d’un emploi. 3. Le taux d’inflation mesure le taux d’augmentation des prix. Une valeur plus élevée du taux d’inflation par rapport à l’année précédente signifie que la vitesse avec laquelle les prix augmentent s’est accrue : on parle alors d’accélération de l’inflation. Lorsque le taux d’inflation est plus faible par rapport à l’année précédente, on parle de désinflation. Et lorsque le taux d’inflation est négatif, on parle de déflation. Nous verrons les coûts liés à une trop forte inflation lorsque nous aborderons le système monétaire. Les trois indicateurs sont présentés dans le Tableau
2.1 : le Tableau rassemble les chiffres de taux de croissance du PIB, de taux d’inflation et de chômage pour l’Union Européenne, la France, les Etats-Unis et le Japon qui constituent les principales puissances économiques mondiales. Les données du tableau montrent plusieurs faits intéressants :
1. La croissance de l’Union Européenne au début des années 1970 est très forte : elle s’établit à 4.7% alors qu’en moyenne, le taux de croissance n’est que de 2.6% en moyenne entre 1970 et 1994. La croissance de l’Union Européenne s’est fortement ralentie à partir du début des années 1970 lors du premier choc pétrolier de 1973-1974 (guerre du Kippour) et lors du second choc pétrolier 1979-1981. En élevant le coût de production des firmes, la forte hausse du prix du pétrole a détérioré la rentabilité des firmes ce qui s’est traduit pas une contraction de l’offre de biens et services. Cette croissance s’est à nouveau ralentie au début des années 1990 lors de la réunification allemande qui s’est traduite par une hausse généralisée des taux d’intérêt et une diminution du taux d’investissement.
2. Le Tableau montre également que la situation de la France ressemble à celle de l’Europe dans son ensemble. De la même façon, le ralentissement économique de la France a débuté dès le premier choc pétrolier a fait suite aux trente glorieuses (1947-1973). La phase des trentes glorieuses désigne les 26 années d’expansion économique o`u le PIB réel a progressé à un rythme moyen de 5.6% (1947-1973) contre 2.2% sur la période 1973-2008. Cette expansion économique s’explique par le développement industriel qui s’accompagne d’une modernisation de l’outil productif et des infrastructures publiques (30% du capital avait été détruit pendant la guerre) et d’une amélioration de la technologie (la France opère un rattrapage technologique avec les Etats-Unis sur cette période).
1 Cette croissance forte a été tirée en particulier par une très forte accumulation de capital physique puisque le taux de croissance annnuel moyen s’établissait à 6.6% sur la période 1947-1973 contre 2% sur la période 1973-2008. Au cours de la période 1947- 1973, l’emploi progresse au rythme de 0.42% et sur la période 1973-2006, il progresse au rythme de 0.66%.
3. Le rythme de croissance de l’Union Européenne peut sembler faible par rapport à la croissance américaine au cours de la période récente. Néanmoins, ce chiffre est une moyenne des taux de croissance des 15 pays composant l’Union Européenne et le tableau
2.2 fait apparaître des disparités importantes sur la période 1990-2008. En particulier, on observe un processus de rattrapage des pays de l’Europe du Sud comme la Grèce (3.4%) et l’Espagne (3.4%), une très forte croissance de l’Irlande (6.7%) et du Luxembourg (4.3%) spécialisés dans des secteurs en forte croissance et une croissance relativement élevée en Suède (3% légèrement > moy européenne =2%) qui concilie interventionnisme de l’Etat (couverture et accès universels aux soins, pensions minimales de retraite, longs congés parentaux, nombre important des crèches) puisque son taux de prélèvement obligatoire est le plus élevé des pays européens et activité économique soutenue (automobile, poids lourds, aéronautique, industrie papetière).
La très forte croissance de l’Irlande s’explique par l’introduction d’une fiscalité attractive, par la présence d’un niveau d’éducation élevé et par une spécialisation dans des secteurs en forte croissance. Ce pays a mené une réforme fiscale qui a conduit à une diminution progressive des prélèvements obligatoires à partir de la fin des années 1980, dont le taux d’imposition sur les sociétés qui est passé de 50% à 12.5%.
Cette réforme fiscale combinée à l’ouverture au libre échange a favorisé l’implantation de milliers d’entreprises en biotechnologies et entreprises pharmaceutiques ainsi que des entreprises en électronique (Google, Intel). Ces implantations s’expliquent également par le fait que la main d’oeuvre est qualifiée. La hausse du taux d’emploi (de 51% à 70%) et la baisse du taux de chômage (de 17% à 5%) de 1988 à 2008 s’expliquent par la modération salariale. 4. Les chiffres de l’Union Européennes masquent des différences importantes entre les pays tant au niveau de la croissance qu’au niveau des taux de chômage. En termes de taux de chômage, sur la période 1994-2008, l’Allemagne (9%), la Belgique (9.4%), l’Espagne (14.7%), la France (9%), la Finlande (10.4%), la Grèce (9.8%), l’Italie (9.6%), ont un taux de chômage supérieur à 8.7% sur la période 1994-2008 alors que les Pays-Bas (4.3%), l’Autriche (4.2%), le Royaume-Uni (6.1%), le Danemark (5.4%), enregistrent un taux de chômage faible proche de 5%. Néanmoins, dans tous les pays sans exception, la tendance est à la baisse du taux de chômage naturel depuis le milieu des années 1990 grâce à la phase d’expansion économique de la fin des années 1990 et l’adoption généralisée de politiques favorisant l’emploi (baisse des charges sociales, incitations à l’embauche de travailleurs âgés, subventions des emplois faiblement rémunérés, contrôle et accompagnement de l’activité de recherche d’emploi, la législation en matière de protection de l’emploi a été adoucie). La mise en place de politiques de l’emploi appropriées nécessite de bien connaître le fonctionnement du marché du travail.
En particulier, on distingue trois types de chômage, chaque type de chômage ayant ses propres causes. (a) Le premier type de chômage est le chômage structurel. Le chômage structurel apparaît pour des raisons liées à la réglementation et à l’organisation du marché du travail qui entraînent des rigidités sur le marché du travail.
Ces rigidités entraînent un écart persistant entre la demande et l’offre de travail et donc un rationnement des emplois. Les rigidités peuvent résulter d’un salaire minimum trop important ou de revendications salariales des syndicats qui élèvent le salaire réel au-dessus du salaire réel d’équilibre. La Figure 4.44 prend l’exemple d’un salaire minimum réel dont le niveau est fixé au-dessus du salaire réel qui équilibrerait l’offre et la demande de travail au point E.
Un chômage involontaire apparaît correspondant au segment AB. Ce segment sera d’autant plus élevé que la demande de travail est faible. Quels sont les déterminants de la demande de travail ? La demande de travail représente le prix maximum que les firmes sont prêtes à payer pour embaucher un travailleur. Ce prix maximum est indiqué par la productivité marginale du travail. Tant que le prix que les firmes sont prêtes à payer est supérieur au coût du travail reflété par le salaire réel, les firmes continuent à embaucher puis arrêtent lorsque le prix maximum coïncide avec le coût du travail. Ce coût du travail peut s’élever en raison de la présence de cotisations sociales employeurs τ F : PmL = W P . ¡ 1 + τ F ¢ , PmL (1 + τ F ) = W P . (2.1) La demande de travail sera d’autant plus faible que la productivité du travailleur est basse et/ou que les cotisations sociales employeurs sont élevées. Le Tableau 2.3 montre que le taux de cotisations sociales employeurs τ F est bien plus élevé dans les pays d’Europe continentale (FRA, DEU, BEL, ITA) que les pays anglosaxons ce qui tend à contracter la demande de travail. Pour comprendre comment la demande de travail sera affectée par le taux de cotisations sociales, il faut diviser les membres de gauche et de droite par ¡ 1 + τ F ¢ : les cotisations sociales diminuent le prix maximum que les firmes sont prêtes à payer et donc déplacent la demande de travail evrs la gauche.
Quels sont les déterminants de l’offre de travail ? Le taux d’imposition des revenus y compris les cotisations sociales employés ainsi que les taxes sur la consommation : Coût marginal travail = W P . µ 1 − τ H 1 + τ C ¶ , Coût marginal travail . 1 + τ C 1 − τ H = W P . (2.2) La solution serait de rendre le marché du travail plus flexible en réduisant le coût du travail par une baisse des cotisations sociales employeurs et en favorisant la formation continue et un niveau d’éducation plus élevé.
(b) Le chômage frictionnel constitue le deuxième type de chômage. Ce chômage représente la fraction du taux de chômage naturel expliquée par la durée nécessaire à un chômeur pour trouver un emploi. Cela signifie qu’il y aura en permanence du chômage dans une économie car certains travailleurs perdent leur emploi et il leur faut une durée plus ou moins longue pour trouver un nouvel emploi. En France, en moyenne sur la période 1990-2012, 39% des chômeurs sont des chômeurs longue durée alors qu’aux Etats-Unis, ce chiffre tombe à 12%.
Les facteurs avancés pour expliquer une durée plus longue pour trouver un emploi sont notamment des allocations chômage trop généreuses (ce qui rend les chômeurs plus exigeants pour trouver un emploi qui leur convient, moins de motivation pour trouver rapidement un travail) qui allonge la durée du chômage, le manque d’adéquation entre les qualifications des demandeurs d’emplois et les compétences requises pour occuper les postes vacants (programme de formation dans le cadre du SIFE pour permettre à l’individu d’acquérir des compétences), insuffisance de la mobilité géographique des travailleurs (exemple : bien que la Flandre ait un chômage deux voire trois fois plus faible, les wallons ne vont pas chercher de travail dans la région du nord de la Belgique.
L’Allemagne a mis en place des mesures contraignant un individu célibataire à accepter un travail sur l’ensemble du territoire allemand), manque de mesures d’accompagnement de l’individu à la recherche d’un emploi (en Suisse : système de contrôle et d’accompagnement individualisé).
Le chômage frictionnel s’explique également par une trop grande protection des travailleurs (coûts de licenciement importants) ce qui contribuent à réduire le taux de sorties du chômage (augmente la durée du chômage) qui est très faible en France ; elle rend le taux de chômage plus persistant et moins enclin à baisser en phase d’expansion économique (moins d’individus se retrouvent au chômage mais ils y restent plus longtemps). Une protection de l’emploi plus forte amène les entreprises à éviter des embauches qu’elles jugent temporaires. (c) Parallèlement aux rigidités et aux frictions qui s’exercent sur le marché de l’emploi, les changements de la demande agrégée peuvent provoquer des hausses ou des baisses transitoires du taux de chômage.
Le chômage dû à l’insuffisance de la demande est appelé chômage kéynésien ou chômage conjoncturel. Lorsque la demande agrégée se contracte et les salaires s’ajustent lentement (demande globale insuffisante et rigidité des salaires nominaux), le chômage courant va excéder le chômage naturel et du chômage conjoncturel va apparaître à court terme. Par exemple, les politiques monétaires restrictives menées à partir du début des années 1980 ont fait augmenter le taux de chômage de manière substantielle, en particulier en France. Puis la hausse généralisée des taux d’intérêt qui a suivi la réunification allemande ce qui a conduit le taux de chômage à un niveau très élevé au milieu des années 1990.
En Espagne, il atteint presque 20% en 1994. La solution serait une meilleure coordination des politiques budgétaire et monétaire. 5. Le Tableau
2.1 montre une baisse du taux de croissance des prix dans l’ensemble des pays industrialisés. Cette diminution du taux d’inflation s’explique par l’adoption généralisée de politiques de désinflation à partir du début des années 1980 : politique de désinflation de 1979 à 1982 aux Etats-Unis et politique d’austérité monétaire à partir de 1983 en France. Ces politiques monétaires restrictives ont engendré un fort ralentissement de l’activité économique et ont favorisé l’apparition d’un chômage.
6. Le Tableau 2.1 indique un ralentissement très léger de la croissance du PIB américain sur la période 1994-2008 par rapport à la période 1970-1994. Mais bien que la production en volume ait ralenti à partir du premier choc pétrolier aux Etats-Unis, le pays a connu une période de très forte croissance au cours des années 1990 (3.3%) alors que la France enregistrait une croissance de 2% ce qui explique un ralentissement moins marqué. Cette croissance soutenue qui a fait suite à la Guerre du Golfe et aux faillites des Caisses d’Epargne (qui a coûté 2% du PIB) a été rendue possible grâce à l’accélération du progrès technique et la forte hausse du taux d’investissement. 7.
Si les performances économiques du Japon de 1950 jusqu’à la fin des années 1980 sont impressionnantes, il n’en va pas de même pour les années 1990 et le début des années 2000. Le Japon a enregistré une forte baisse de son taux de croissance dans les années 1990 (1.2%) alors qu’en moyenne le taux de croissance était de 3.9% dans les années 1980.
Ce n’est que depuis 2004 que la situation économique du Japon s’est redressée grâce notamment à la croissance de la demande intérieure et la croissance des exportations. Le Japon a également connu une forte hausse de son taux de chômage qui reste néanmoins à un niveau faible comparé à celui de l’Europe (les licenciements sont très peu nombreux, les japonais changent peu d’emploi).
C’est l’éclatement des bulles immobilière et boursière en 1990 qui ont d’abord entraîné une forte baisse de la demande (baisse de la richesse des ménages, baisse de la rentabilité du capital et ralentissement de l’accumulation de capital) conduisant à un ralentissement de l’activité économique, puis une dégradation des conditions d’offre qui a plongé le pays dans une dépression économique à la fin des années 1990 (baisse du crédit bancaire qui s’explique par la fragilité du système bancaire). Bien que d’autres pays comme la Suède ont connu une crise financière qui a détérioré la situation financière des banques, le gouvernement suédois est intervenu très rapidement pour recapitaliser les banques.
A l’inverse, le Japon a connu un effondrement du crédit engrendré par la mauvaise situation financière des banques (lorsque les bilans bancaires font apparaître un montant important de créances douteuses et/ou lorsque leurs portefeuilles d’actifs sont dévalorisés) car l’Etat n’est pas intervenu trop tardivement pour recapitaliser les banques. Cette chute du crédit bancaire a contracté l’investissement conduisant à une baisse de la production en 1998 et en 1999. Les prix ont commencé à diminuer ce qui constitue le signe d’une phase de dépression économique (forte contraction de la demande).
Le taux d’inflation est resté en moyenne négatif sur la période 1999-2004 puis à nouveau lors de la crise financière. 8. Les chiffres du taux de croissance du PIB réel font apparaître un ralentissement économique généralisé dans tous les pays industrialisés. Certains économistes expliquent ce ralentissement par la diminution de la productivité du secteur de la recherche et l’insuffisance de l’investissement en activité de recherche-développement conduisant à un ralentissement du progrès technique. Par exemple, Jones (1995) met en avant que l’innovation devient
Laisser un commentaire