relation internationale

Quelle est la place de l’Union européenne dans l’économie globale ?

L’Union européenne, une construction inachevée

L’Union européenne à 28 partenaires représente environ 23,5 % du PIB mondial en 2012, contre 22 % pour les États-Unis.
L’Union européenne est le résultat d’un processus d’intégration progressive qui a commencé modestement, en 1951, avec la création de la CECA (Communauté européenne du charbon et de l’acier) et s’est ensuite poursuivi avec la signature, en 1957, du traité de Rome instituant un « marché commun », réunissant les 6 pays fondateurs dans une union douanière protégée par un tarif extérieur commun et où s’est instaurée peu à peu la libre circulation des marchandises, des hommes et des capitaux. Parallèlement, des embryons de politiques communes ont vu le jour, notamment la « politique agricole commune ».
En 1992, le traité de Maastricht a institué « l’Union européenne » prévoyant une coordination des politiques économiques et la création d’une monnaie unique, sous la responsabilité de la Banque centrale européenne (BCE).

Une Union monétaire fragile

La naissance de la zone euro est intervenue en 1999 : à ce jour, 18 pays l’ont progressivement rejointe. La mise en circulation des pièces et des billets en euros est intervenue en 2002. Pour adhérer à l’union monétaire, chaque pays s’engage à respecter les critères édictés par le Pacte de stabilité et de croissance de 1997, qui impose le respect de « critères », notamment le maintien du déficit public au-dessous de 3 % du PIB et de la dette publique dans les limites de 60 % du PIB.
Aujourd’hui, un grand nombre de pays ne respectent plus ces critères, et les tempêtes financières déclenchées par les dettes publiques fragilisent la zone. Les pays les plus « vertueux » sont désormais réticents à aider les pays endettés, et la spirale de l’austérité et de la récession menace d’aggraver cette situation. L’Union européenne est, d’une certaine manière, à réinventer, d’autant que sur le plan monétaire, 10 pays de l’Union n’ont pas adopté la monnaie unique et continuent de manifester une réelle défiance à son égard, notamment le Royaume-Uni.

Un avenir incertain

Un nouveau « traité instituant le mécanisme européen de stabilité » a été adopté par le Parlement européen en mars 2011. Il crée le Mécanisme européen de stabilité, un fonds commun de ressources monétaires alimenté par les contributions des États membres. L’Allemagne (27 %) et la France (20 %) sont les plus gros contributeurs. Cet organisme prévoit une solidarité financière entre les États et a pour mission de venir en aide aux États ayant des difficultés de financement de leur dette publique en leur accordant des prêts ou en rachetant une partie de cette dette. Les États aidés s’engagent à appliquer des mesures de redressement de leurs comptes publics et à diminuer leur niveau d’endettement.
Enfin, l’Union européenne affiche l’ambition de parvenir à une harmonisation des régimes sociaux des États. Force est de reconnaître qu’aujourd’hui cet objectif est irréaliste car le « paysage social » de l’Europe est d’une extrême diversité. Si l’on parle parfois du « modèle social européen », c’est surtout par référence à celui des pays fondateurs de l’Union, car les conditions de la protection sociale, par exemple, n’ont rien de commun entre les 28. Le groupe des « nouveaux arrivants » de l’Europe de l’Est, du Centre et du Sud a des caractéristiques sociales (niveau de salaires, politique familiale, systèmes de retraite, couverture santé…) très éloignées de celles des pays de l’Ouest et du Nord de l’Europe. L’Europe sociale est aujourd’hui une mosaïque, autrement dit « une illusion ».
L’Union parviendra-t-elle un jour à une forme de « gouvernance européenne » incarnée par un exécutif politique démocratiquement désigné ? Les organes politiques existants (la Commission et le Parlement européen) n’ont aujourd’hui qu’un pouvoir limité et des marges d’action restreintes. La Banque centrale européenne est, en revanche, indépendante du pouvoir politique, ce qui pose la question de la légitimité de ses décisions. Le budget communautaire est embryonnaire et largement « dévoré » par la politique agricole commune. Les tentatives pour coordonner les politiques économiques nationales sont, pour l’instant, restées modestes.
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